La semaine de 4 jours
L’INRS vient de publier une étude sur les conséquences du passage de la semaine de 5 jours à la semaine de 4 jours dont les résultats sont fort intéressants.
L’INRS vient de publier une étude sur les conséquences du passage de la semaine de 5 jours à la semaine de 4 jours dont les résultats sont fort intéressants.
L’objectif principal recherché est une meilleure conciliation des temps professionnels et des temps personnels. Dans les pays ayant mené des expérimentations de grande ampleur, tels que l’Islande ou le Royaume Uni, les entreprises constatent globalement une réduction de l’absentéisme et du turnover, et un maintien, voire une augmentation de leur performance.
Les salariés se disent moins stressés, et déclarent que leur niveau d’épuisement professionnel a baissé. Anxiété, fatigue, problèmes de sommeil ont diminué tandis que la santé mentale et physique s’est améliorée. Le rythme de travail a augmenté chez une majorité des salariés interrogés.
Cependant, selon les modalités d’application de cette nouvelle organisation, les conséquences sur le travail ne semblent pas les mêmes.
Dans les entreprises ayant opté pour une compression du temps de travail, les journées de travail, plus longues, sont source d’une fatigue accrue, de baisses de vigilance, et donc de risque d’accident.
Les retours d’expérience sur l’organisation de semaine de 4 jours avec réduction du temps de travail (32h par exemple) montrent que celle-ci implique généralement une optimisation des processus de travail, visant à maintenir une production équivalente, mais en un temps réduit. Les entreprises tentent alors de réduire les temps non productifs.
Dès lors que les travailleurs devront accomplir la même quantité de travail en moins de temps, le risque de générer une surcharge de travail et un stress accru est présent. Cette intensification de l’activité peut également entraîner un débordement de l’activité de travail dans la sphère privée. Les salariés, incités à maintenir la production en un temps réduit peuvent être amenés à travailler en débordement, les soirs et week-ends.
Une telle organisation est potentiellement vectrice de risques pour la santé et la sécurité des salariés et ce, quelles que soient les modalités de sa mise en œuvre. Les réorganisations importantes qu’elle implique justifie alors de procéder à une évaluation des risques en amont.
Il est nécessaire de mette en place des mesures de prévention dédiées, en concertation avec les salariés, leurs représentants et la médecine du travail, qui doivent à la fois porter sur l’organisation du travail, la formation et l’information des salariés ou encore sur l’aménagement des postes de travail des personnes concernées.
C’est pourquoi, lors de l’élaboration du Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels, le passage à la semaine de 4 jours doit être clairement prise en compte afin d’éviter tout risque pour votre entreprise ainsi que vos employés.