Le 19 février 2025, les députés Nathalie Colin-Oesterlé et Sébastien Delogu pointent du doigt les reports successifs de ce projet dans leur rapport sur l’application de la loi santé au travail. Ils rappellent que la création d’un portail numérique avait bien été envisagée, cependant, son coût estimé trop élevé pourrait être la raison de l’abandon de la dématérialisation du DUERP. En effet, les dépenses sont estimées à au moins 7,5 millions d’euros pour le lancement et 4,4 millions d’euros annuels pour son fonctionnement, sans compter les défis liés à la gestion des données sensibles (RGPD).
L’origine de ce projet remonte à l’accord national interprofessionnel (ANI) du 10 décembre 2020, où les partenaires sociaux avaient attribué au DUERP un rôle clé : assurer la traçabilité des expositions professionnelles aux agents chimiques dangereux, en particulier les substances cancérogènes. Cette mission a ensuite été intégrée à la loi du 2 août 2021, imposant aux employeurs de conserver les différentes versions du DUERP pendant une durée de 40 ans, mais aussi, de les transmettre aux services de santé au travail (SPST) après chaque mise à jour.