Intégrer la sieste sur son lieu de travail pour réduire les risques

Compter les moutons pourrait sauver des vies et des entreprises !

Associé à la paresse ou bien encore au manque de professionnalisme, la sieste au travail commence à faire son chemin dans les mentalités. Et pour cause : dans un contexte où la fatigue chronique devient un véritable enjeu de santé et de sécurité au travail, permettre aux salariés de récupérer quelques précieuses minutes de sommeil pourrait bien être une mesure simple et efficace pour prévenir les accidents professionnels et améliorer la performance.

Une employé faisant la sieste sur son lieu de travail

Une fatigue chronique générale qui devrait alerter

Selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance, plus de 50% des Français déclarent souffrir de troubles du sommeil impactant leur vie professionnelle. Baisse de vigilance, troubles de la concentration, perte d’énergie… les effets de la somnolence diurne sur la qualité du travail sont loin d’être anecdotiques. Plus grave encore, la fatigue augmente significativement le risque d’erreurs humaines et d’accidents, notamment dans les secteurs où l’attention constante est essentielle : industrie, BTP, transport, santé.

En médecine du travail, 20 à 40 % des salariés consultés évoquent des plaintes liées au sommeil. Les conséquences ne se limitent pas à une baisse de productivité : elles touchent également la santé physique et mentale des travailleurs.

Une sieste pourrait-elle faire toute la différence sur les performances de l’entreprise ?

Face à l’impératif de la prévention des accidents du travail et l’amélioration de la performance, l’intégration de la sieste au bureau émerge comme une stratégie gagnante.

Plus précisément, la micro-sieste (de 5 à 20 minutes) se révèle être une solution simple et peu coûteuse pour doper le bien-être au travail. Ses bénéfices sont multiples et immédiats :

booste de la vigilance, la mémoire et la capacité de concentration,
réduction du stress.

Rien qu’avec ces 2 facteurs, on se rend compte d’un réduction significative des risques d’accidents, un atout majeur dans les environnements du bâtiments notamment. Tandis que des nations comme la Chine et le Japon ont institutionnalisé cette pratique, la France montre un intérêt croissant : 69 % des salariés français se déclarent favorables à cette pause régénératrice (sondage Adecco). L’évolution culturelle est en marche pour intégrer la sieste comme levier de productivité et de sécurité, mais l’aménagement d’espaces dédiés reste encore le défi majeur pour de nombreuses entreprises.

Une pratique légale mais sans cadre

Le Code du travail (voir l’article L3121-33) prévoit une pause de 20 minutes pour tout salarié ayant travaillé six heures consécutives. La manière dont il faut utiliser sa pause n’est pas précisé. Elle peut être utilisée librement, y compris pour une sieste.

Si la sieste n’est pas interdite sur le lieu de travail, il n’est pas précisé que l’employeur doit aménager un espace adapté à cette pratique. Si certains grands groupes commencent à proposer des zones de repos, la majorité des entreprises n’envisage pas encore cette possibilité, par crainte d’abus ou par méconnaissance des bénéfices potentiels.

Vers une nouvelle ère de la prévention au travail ?

La sieste ne doit pas être vue comme une faiblesse, d’ailleurs, elle fait partie du quotidien de nombreuses autres pays (ex: Espagne, Japon, …). Ce temps de pause au cours de la journée peut servir d’un outil de gestion des risques professionnels. Dans un monde du travail où l’on exige toujours plus de réactivité et de productivité, il est temps de revaloriser la qualité du repos.

Pour cela, les chef.fe.s d’entreprises peuvent faire plusieurs choses, notamment :

encourager la micro-sieste ;
laisser des après-midis libres ;
diversifier les horaires de travail ;
etc.

En intégrant la sieste dans les politiques de santé au travail, les entreprises prennent mieux en considération les besoins physiologiques de leurs employés. Ce qui pourrait devenir un levier stratégique visant à améliorer la sécurité, réduire l’absentéisme et accroître la performance durable de leurs équipes.

Compter les moutons pourrait sauver des vies et des entreprises !

Une fatigue chronique générale qui devrait alerter

Une sieste pourrait-elle faire toute la différence sur les performances de l’entreprise ?

Une pratique légale mais sans cadre

Vers une nouvelle ère de la prévention au travail ?

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